Nos pensées ne sont pas des faits. Cela paraît être quelque chose de superflu à dire, comme si c'était une vue de l'esprit stérile et inutile. Pourtant, cette affirmation qui permet de différencier les circonstances de notre vie, les faits, des jugements qu'on a à leur propos, permet dans le même temps de différencier ce qui est sous notre contrôle et ce qui ne l'est pas.
Je m'explique. Les faits, c'est ce qui se passe. En soi, ils sont toujours neutres.
Les pensées que l'on a à leur propos, sont des points de vue, des jugements à propos de ces faits. Et cela, c'est sous notre contrôle. En effet, on peut choisir le point de vue que l'on adopte à propos de faits qui se sont passés.
Détaillons un peu mieux encore avec un exemple: Si je rate un examen, on peut généralement s'attendre à de l'abattement, de la déception ou de l'amertume... mais ces émotions sont générées par les points de vue adoptés sur cette situation. Il est également tout à fait possible de décaler l'angle de vue et regarder que cet échec à l'examen va permettre de prendre une autre voie qui finalement correspondait mieux, ou de réaliser que nos stratégies d'apprentissage n'étaient pas les bonnes et d'en changer.
Il y a certes un consensus général sur des ordres de faits, qui vont être jugés plutôt positifs, ou plutôt négatifs, bien que les émotions et les pensées qu'ils suscitent chez les uns et chez les autres vont varier (Par exemple, la réussite à un examen est jugée globalement comme un fait positif, mais peut générer de la fierté chez l'un, de la joie chez l'autre, du soulagement chez un troisième).
Ici, notre préoccupation n'est pas de montrer que nous pourrions tout voir positivement, mais de mesurer la puissance que peut nous donner le fait de réaliser qu'en eux mêmes, les faits, les circonstances sont neutres. Ce point de vue nous libère du poids du consensus, qui est de regarder un fait selon sa perception communément admise. Ce point de vue remet en perspective la notion d'échec (et même celle de réussite), de souffrance, d'injustice par exemple.
Il permet aussi de s'affranchir du sens commun, des normes sociales, des standards, et ouvre à explorer des circonstances, des possibilités, des points de vue moins consensuels.
Garder à l'esprit que les faits sont toujours neutres et que la vraie liberté est celle du point de vue que nous avons sur les choses. Essayons de séparer dans notre regard, les faits, des pensées que nous avons sur eux. Soyons créatifs pour choisir des points de vue et jouer avec les possibilités.
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